Et l’ombre de mon spectre inonde mon esprit
Mon âme
Engourdie sous le poids de mes morts
Mon amour
Nourri par l’amertume des murmures moribonds
Qui m’embrassent m’embrasent et me tuent.
Je transpire
Respire et peux sourire même
Mes larmes sont les miroirs des douces joies du môme
Ces joyaux du royaume de l’enfance
Que l’âge pille
Mémoire ma geôle
Ces barreaux de bonheur de souffrance et de vie.
Au-delà de la porte du jour je vois ma liberté
Elle observe et attend
Nos étreintes nos caresses
S’effacent s’espacent devant nous le temps passe
Et j’ai peur de la perdre
Comme j’ai perdu les miens
Ma liberté me manque
Et l’ombre de mon spectre inonde mon esprit.
J’ai vu l’aube arriver quand le soleil se couche
Et je me suis vu naître
Dans un cercueil rongé
Le marbre froid posé pour me chauffer le cœur
Au détour de la mort
C’est la vie qui m’accueille.
Vivre.
Les autres ne sont plus.
Le spectre rôde et me tend ses doigts fins
Attend que je le serre que je danse avec lui
Le spectacle du spectre qui veut qu’on le respecte,
Ce pacte qu’il veut qu’on signe
Et que je brûle d’un œil de fou.
Son souffle glacé me chauffe les entrailles
Et son rire narquois me crève les tympans,
Maudit.
Je fais se lever le soleil, chaque jour,
Et l’ombre de mon spectre inonde mon esprit.
SCOLTI 2003
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