J’ai imaginé le ruissellement sur cette poitrine fière et élégante, ces cheveux trempés qu’elle tirait vers l’arrière en souriant légèrement, et l’eau qui jaillissait des pointes comme un fruit qu’on aurait serré fort dans la main, pour aller nourrir une cambrure cachée par les remous discret d’un bassin d’eau de source. La naïade accueillait la pluie tropicale sans moufter, et donnait à mon sang une couleur de joie. Le souffle de cette pluie était une caresse, un roucoulement subtil, et berçait d’une note unique le spectacle enivrant.
Mais j’ai vu les rafales, les miroirs de béton, le zombie sous crack qui croquait un pigeon mort et le craquement des os, et les fleurs impassibles qui attendaient demain, contentes de se murger aux larmes du ciel.
SCOLTI, 11 Avril 2019
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